Janvier : ce mois qui nous pousse à l’introspection – comprendre et surmonter la déprime hivernale

Angélique

1/1/20253 min read

Le mois de janvier est souvent perçu comme une période sombre, un tunnel d’émotions lourdes et d'énergie en berne. Pourtant, ce phénomène est universel et traverse les époques et les cultures. Mais pourquoi ce mois, qui marque un nouveau départ, semble-t-il si pesant pour tant de personnes ? Et surtout, que pouvons-nous faire pour apprivoiser ces moments d'introspection forcée ?

Janvier, un cocktail de facteurs émotionnels

Plusieurs éléments contribuent à ce que l’on appelle communément la "déprime hivernale". Parmi eux, la biologie joue un rôle majeur. Le manque de lumière naturelle durant les mois d’hiver perturbe notre horloge interne et réduit la production de sérotonine, l’hormone du bonheur. Comme le souligne le psychologue Norman E. Rosenthal, père du concept de la dépression saisonnière :

"Les variations de lumière influencent directement notre humeur, car elles affectent nos rythmes circadiens et nos neurotransmetteurs."

En parallèle, janvier arrive après une période festive intense. Les fêtes de fin d’année, bien que joyeuses, viennent souvent avec des excès émotionnels, financiers et alimentaires. Une fois le tourbillon passé, il reste un vide. Comme un feu d’artifice qui s’éteint, on se retrouve face à un quotidien plus banal, mais aussi face à soi-même.

Le poids des résolutions et du regard social

Janvier est aussi le mois des "bonnes résolutions", ce moment où nous essayons de réinventer notre vie. Si cet élan peut être motivant, il peut aussi devenir une source d’angoisse. L’idée de devoir tout changer, combinée à la pression sociale d’être "meilleur" ou "plus productif", peut générer un stress immense.

Psychologue et philosophe, Carl Rogers disait :

"La curiosité de découvrir qui nous sommes vraiment vaut bien plus que l'idée de devenir quelqu'un d'autre."

En d’autres termes, plutôt que de céder à des résolutions rigides, janvier pourrait être le moment de s’autoriser à écouter ses véritables besoins et à cultiver l’acceptation de soi.

Que faire pour surmonter la déprime hivernale ?

Face à cette période délicate, plusieurs approches peuvent aider à retrouver sérénité et énergie.

1. S’exposer à la lumière

La luminothérapie, qui consiste à s’exposer à une lumière artificielle imitant le soleil, peut avoir un impact significatif sur notre moral. Une simple promenade quotidienne, même par temps nuageux, aide aussi à réguler notre humeur.

2. Reconnecter avec la nature

Les arbres dénudés et l’air frais de janvier sont une invitation à ralentir et à observer. Comme le disait Ralph Waldo Emerson :

"Adoptez le rythme de la nature ; son secret est la patience."

Marcher en pleine conscience dans la nature, même un court instant, peut être incroyablement apaisant.

3. Cultiver la gratitude

Tenir un journal de gratitude peut permettre de concentrer notre esprit sur les aspects positifs de notre vie. Chaque soir, notez trois choses qui vous ont apporté de la joie, même infime. Cet exercice simple transforme peu à peu notre regard.

4. Renouer avec des plaisirs simples

Lire un bon livre, cuisiner un plat réconfortant, appeler un ami ou encore allumer une bougie parfumée : ces petits gestes du quotidien réchauffent le cœur.

5. Accepter de ralentir

Le mois de janvier peut être vu comme une opportunité de se replier, de se retrouver avec soi-même. Selon la philosophie japonaise du "wabi-sabi", il y a une beauté dans l’imperfection et le dépouillement. S’autoriser à ne rien faire, à savourer un instant de calme, peut être salvateur.

Et si janvier devenait un allié ?

Peut-être le secret pour apprivoiser janvier réside-t-il dans le fait d’accepter ce mois comme un temps d’introspection. Comme une pause nécessaire avant de s’élancer à nouveau. Épictète disait :

"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses."

Ainsi, en modifiant notre regard sur janvier, nous pouvons en faire une période de recentrage et d'apprentissage, plutôt qu’un mois redouté.

Et si, cette année, nous transformions cette déprime passagère en une chance de mieux nous comprendre et d’évoluer, doucement, mais sûrement ?